La jacinthe d’eau : nuisible ou ressource écolo ?

    La jacinthe d’eau, de son nom scientifique Eichhornia crassipes, est un des nuisibles les plus dangereux de la planète. Véritable prédateur de la biodiversité aquatique, ce vorace cause même des dégâts monstrueux pour les populations locales. Cependant, de nombreuses possibilités de valorisation incroyables (notamment pour la préservation de  l’environnement ) ont été peu à peu découvertes. New Hera souhaite aujourd’hui mettre la lumière sur cette plante mystérieuse aux grandes ambitions !

En quoi est-ce un nuisible ?

 

De base, la jacinthe d’eau est considérée comme un prédateur des espaces aquatiques. Sa prolifération est rapide et elle a une propension à étouffer toutes les autres espèces alentour. En effet, elle forme de denses tapis monospécifiques qui bloquent la lumière aux strates inférieures. Elle s’attaque aux étendues d’eau douce, de lacs des tropiques, ou encore des rivières. De plus, la jacinthe d’eau n’est pas seulement dangereuse de son vivant : en se décomposant, elle rejette des nutriments entrainant l’eutrophisation des eaux qu’elle occupe, et empêche entre autres le nettoyage naturel des rayons UV dans les eaux.

L’eutrophisation  est une augmentation de la quantité d’azote et de phosphore présent dans un milieu aquatique, entraînant la prolifération dangereuse d’algues qui monopolisent l’oxygène de l’eau et entraînent, à terme, la disparition des autres espèces présentes, faute de suffisamment d’O2.  

Les oiseaux souffrent également de sa présence, tout comme les populations :

  • difficulté pour passer en bateau ou pour pêcher
  • blocage de l’irrigation des cultures
  • développement des moustiques et autres vecteurs de maladies …

Pour résumer, la jacinthe d’eau est une espèce extrêmement invasive !

 

Quelles découvertes laissent envisager une utilisation bénéfique pour l’environnement ?

Malgré le descriptif peu flatteur que nous venons de dresser d’elle, la jacinthe à de nombreuses utilisations pouvant s’avérer très favorables à la préservation pour l’environnement. Ainsi, nous avons collecté pour vous quelques exemples aujourd’hui possible avec cette plante !

 

  • Un pouvoir dépolluant hors pair

L’un des atouts majeurs de la jacinthe d’eau est sa capacité à absorber. Une société du Bénin nommée “Green Keeper Africa” a d’ailleurs montré ses qualités pour l’environnement : 1 gramme de fibre de jacinthe d’eau peut absorber entre 6 et 10 grammes d’hydrocarbures, soit presque 10 fois son poids. Elle serait donc très utile en cas de marée noire par exemple, de par sa capacité à extraire certains éléments nutritifs et métaux lourds de l’eau, tels que le pétrole, les eaux usées, ou tout autre hydrocarbure dangereux pour l’écosystème.

 

  • De la nourriture pour les animaux

Largement utilisée en Chine entre les années 1950 et 1970, la plante séchée et réduite en farine est un aliment de qualité pour certains animaux (lapins, volailles, porcs …) tant qu’elle ne dépasse pas 25% de son alimentation totale. Cependant, cette alternative doit être contrôlée car elle peut, à terme, faire perdre du poids à l’animal !

 

  • Des fibres ultra résistantes

Cette caractéristique extrêmement intéressante permet aux populations locales de tresser les pétioles de la jacinthe afin d’en faire des meubles, des sacs, des paniers, et tout autres éléments de décoration et d’ameublement possible ! Ces techniques sont très présentes au Nigéria, en Birmanie, en Thaïlande ou encore au Vietnam. Aussi, ses possibilités de création artistique sans limite permettent à la fois de valoriser l’économie locale et de créer des objets de bonne qualité en utilisant une source d’approvisionnement de base nuisible pour l’environnement. Un combo gagnant  !

 

  • De l’engrais pour nos sols

Utilisé comme engrais organique notamment au Kenya, la plante pourrait s’avérer être très bénéfique pour les sols sous certaines formes et sous certaines conditions. Néanmoins, elle peut faire augmenter le PH du sol (PH très alcalin puisque supérieur à 9) à long terme. De nombreuses études s’intéressent à cette capacité particulière … Affaire à suivre !

  • Du papier, du papier !

Les fibres de la plante peuvent être utilisées pour créer du tissu ou encore du papier. Green Keeper Africa est d’ailleurs sur le coup, et expérimente encore son utilisation pour créer des vêtements, du papier pour écrire ou même des protections hygiéniques grâce à sa caractéristique première à savoir l’absorption de fluides.

  • Les limites du modèle

Comme toute découverte utile sur le plan social et économique, le principal piège est la surexploitation de cette ressource. Bien que la jacinthe d’eau soit avant tout un nuisible dangereux pour la nature, il faut cependant veiller à ne pas priver les écosystème de sa présence. Tout a un équilibre, et la surexploitation de cette plante pourrait à terme être tout aussi néfaste que sa présence : danger lors de la récolte de la plante, poids de la plante et soucis de santé de la main d’oeuvre sont autant d’exemples non exhaustifs des limites de sa surexploitation

Notre but est de vous faire découvrir quelque chose en quelques minutes dans un format facile à lire. Si vous souhaitez aller plus loin, une vidéo de 2mn de Brut résume notre article et y ajoute des chiffres vertigineux sur cette plante. Pour ceux qui veulent mieux comprendre le projet dans sa globalité, nous avons mis un deuxième lien donnant directement vers un article bien plus complet.

A très vite ! 🌺

Liens complémentaires :

Vidéo Brut : https://www.dailymotion.com/video/x7a88mv

Article du centre des ressources des espèces exotiques envahissantes : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/la-jacinthe-deau-eichhornia-crassipes-nuisance-et-ou-ressource/

 

Écrit par Manon – Présidente de New Hera