Dans un monde ou l’écologie devient incontournable et où certaines activités polluantes doivent changer leur mode de fonctionnement, la Formule 1 a pris elle aussi une nouvelle direction.
En 2019, Liberty Média, qui détient le championnat du monde de F1, dévoilait les chiffres pharaoniques sur l’empreinte carbone de ce sport. À la suite de ces révélations, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) annonçait son projet pour 2030.
Une logistique plus que polluante pouvant être limitée
Sur les 256,551 tonnes de CO2 estimées par Liberty Média, seulement 0,7% de ces estimations sont émis directement par les voitures du championnat. La plus grosse part de l’empreinte carbone du sport concerne la logistique à hauteur de 45%.
La logistique représente le voyage effectué par les éléments nécessaires aux écuries lors des Grand Prix entre les différents circuits. Le matériel voyage entre les différents continents par bateau, avion et camion.
Chaque année plus de 150 000 kilomètres sont parcourus par le matériel pour rejoindre les différents Grand Prix. Cette saison 2023 compte 23 Grand Prix avec un calendrier allant aux quatre coins du monde.
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Si les Grand Prix s’enchainaient dans une même région du monde avant de passer à une autre, les déplacements logistiques seraient divisés par trois.
Projet neutralité carbone pour 2030
Suite aux révélations de Liberty Media, la FIA a publié un communiqué en 2019 annonçant son objectif de neutralité carbone à l’issu de la saison 2030 de Formule 1.
La FIA travaille pour atteindre cet objectif, emmenant avec elle les différentes écuries. La F1 a obtenu son accréditation environnementale 3 étoiles, la plus haute que la fédération puisse desservir. Cette accréditation est décernée aux sports automobiles mettant en œuvre des moyens leur permettant d’être en constante évolution dans le domaine environnemental. La Formule 1 rejoint la Formule E en obtenant cette troisième étoile.
Un changement pour du carburant plus vert
La neutralité carbone nécessite des modifications sur les voitures et sur le règlement. Depuis la saison 2022, le carburant utilisé par les monoplaces est composé à 10% d’éthanol renouvelable, contre 5,7% les saisons précédentes. Ce changement est dû aux nouvelles règlementations arrivées cette année-là.
Pour 2026, de nouvelles règlementations seront à nouveau mises en place. Elles obligeront les écuries à développer de nouveaux moteurs qui seront alimentés avec 100% de biocarburants. Les tests commencent à être effectués par la FIA.
Des pilotes sensibles à leur impact
Certains pilotes ont décidé d’utiliser leur notoriété et de s’engager pour diverses causes. Nous avons notamment vu Lewis Hamilton mettre en avant le mouvement Black Lives Matter au court des dernières années.
Le pilote tout juste retraité, Sebastian Vettel, a passé les deux dernières années de sa carrière à mettre en avant la crise climatique. Ces prises de parole ou encore ses tenues lors des différents Grand Prix ont été utilisées pour informer le public de la situation environnementale actuelle.
Sebastian Vettel lors du Grand Prix de Miami en 2022
Le septuple champion du monde, Lewis Hamilton est le premier à s’être exprimé sur son engagement environnemental. Il a notamment vendu son jet privé et vol dorénavant en commercial dans le but de réduire son impact. Pour limiter son emprunte carbone il suit également depuis plusieurs années un régime végétalien adapté à ses besoins sportifs.
Son engagement va au-delà de ce qu’il ingère ou de comment il se déplace. Il applique cela aux partenariats qu’il signe avec les marques. Le pilote a décidé de ne pas faire de compromis et d’adapter sa vie afin qu’elle puisse contribuer de manière positive cette crise environnementale sans précédent.
Mercedes, l’écurie modèle
Pour l’écurie du septuple champion du monde, la neutralité carbone n’est pas une fin en soi. Il leur reste de nombreuses actions à mener. L’utilisation de vaisselle réutilisable, qui avait dû être replacée par de la vaisselle en plastique à usage unique à cause de la COVID-19, devrait reprendre.
Les actions menées à tous les niveaux montrent une réelle évolution dans la gestion de ce sport au fur et à mesure des années. Le changement reste nécessaire de la part de différents acteurs pour que la Formule 1 continue d’exister de manière pérenne.
Écriture par Océane Mainguy – Secrétaire 🍃