L’éco-anxiété : un mal du XXIe siècle

Dans un monde où les catastrophes naturelles de grande ampleur s’enchaînent et où les saisons sont déréglées et de plus en plus extrêmes, il devient difficile de nier le dérèglement climatique.

S’il est difficile voire impossible de fermer les yeux, pour certains, constater la dégradation de la Terre et l’inaction des Hommes devient une source à part entière d’anxiété appelée éco-anxiété.

 

L’éco-anxiété : qu’est-ce que c’est ?

L’éco-anxiété est une anxiété par anticipation. Le mot éco-anxiété date de 1997 et a été écrit pour la première fois par Virginie Lapaige. Il s’agit de la contraction entre le mot écologie et le mot anxiété. L’individu qui en souffre développe une inquiétude face aux différents changements climatiques, aux catastrophes annoncées ou encore à l’annonce de l’extinction d’une nouvelle espèce.

Ce terme nouveau a été popularisé en France lors des canicules de 2019, marquant les premières canicules depuis celles de 2003. Le co-auteur du livre Les émotions du dérèglement climatique et chef de service au CHU Henri-Mondor de Créteil, Antoine Pelissolo, nous indique que ce trouble se traduit par « une espèce de tunnel d’anxiété, d’angoisses et par moment aussi de dépression quand il y a une perte d’espoir »

 

Les Millenials : les premiers touchés

Chaque génération a dû faire face à son défi mais la différence majeure est qu’avant, le danger était directement lié aux actions de l’Homme : guerres mondiales, menaces nucléaires durant la guerre froide. Actuellement il s’agit de conséquences liées à l’action humaine mais ayant des répercussions premières sur la Terre. Cette nouvelle génération voit la Terre qui l’accueille se dégrader d’années en années et parfois le changement opère en quelques mois seulement.

Dans le cadre d’une étude mondiale menée en 2018 et publiée par The Lancet, 72% des Millenials (18-34 ans) des États-Unis éprouvent de l’anxiété en pensant à la situation environnementale. Il s’agit ici de la première enquête réalisée sur le sujet. Plus de la moitié des 10 000 jeunes ayant été interrogés étaient d’accord avec l’affirmation suivante : « l’humanité est condamnée ».

Ces résultats sont alarmants quant à l’espoir que portent les jeunes générations sur la capacité des Hommes à préserver la planète ou plutôt à cesser de la détruire. Cette croyance quant à la capacité des Hommes à gérer la situation peut notamment être expliquée par les différents rapport du GIEC ainsi que les décisions prises lors de rassemblements comme les COP.

 

Ironiquement, l’éco-anxiété amène un point positif à la société moderne. Cette angoisse permanente que le monde court à sa perte pousse les personnes qui en souffrent à faire attention à leur consommation. Les personnes qui en souffrent ont tendance à beaucoup plus s’engager pour la cause environnementale.

 

Quelques solutions pour soulager son éco-anxiété

L’éco-anxiété, comme toute anxiété, vient par vagues. Ces vagues, lorsqu’on apprend à se connaître, il est possible de les voir arriver.

 Les réseaux sociaux sont un flux constant d’information créé par un algorithme nous proposant du contenu en fonction de nos centres d’intérêt. Il est alors très rapide de se laisser déborder par les mauvaises nouvelles climatiques sur ces plateformes.

Couper momentanément les réseaux sociaux est une solution pouvant aider les individus souffrant d’éco-anxiété à une condition : qu’une fois les réseaux sociaux rallumés, ils n’essayent pas de « rattraper » ce qu’ils ont manqué. Cela pourrait avoir l’effet opposé et provoquer une plus grosse crise.

Le militantisme permet également de lutter contre ce type d’anxiété. En effet, s’engager dans des activités qui ont du sens permet de lutter contre ce sentiment d’impuissance et de rencontrer des personnes qui partagent les mêmes valeurs et qui vous comprennent.

 

Il est nécessaire de tenter de ne pas être trop dur dans le jugement que l’on porte sur son mode de vie. Nous ne le répéterons jamais assez mais nul n’est parfait et chaque action possible peut ne pas correspondre à nos besoins personnels. Faire sa part du colibri est déjà un engagement.

 

💡Pour aller plus loin 💡

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Écriture par Océane Mainguy – Secrétaire 🍃